La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 n’aura pas retardé la livraison des travaux de rénovation énergétique de la tour de l’Institut de recherche mathématique avancée (Irma). Ils se sont terminés peu de temps avant le confinement, pour le plus grand bonheur des chercheurs et enseignants-chercheurs de ce laboratoire de mathématique. Ils sont désormais parés pour faire face, dans de bonnes conditions, aux grands froids comme aux fortes chaleurs.
La tour de l’Irma, avec son profil en aile d’avion et ses brise-soleil métalliques verticaux, est un marqueur de l’entrée sur le campus de l’Esplanade, avenue du Général Zimmer. À presque 50 ans, la tour avait besoin d’une rénovation pour limiter ses déperditions énergétiques. Toute la complexité de ce chantier, outre qu’il se déroulait en site occupé, consistait à ne pas dénaturer l’allure d’origine de cette œuvre architecturale des années 1960, tout en améliorant son étanchéité et son isolation.
Le programme des travaux, menés dans le cadre de l’Opération campus, était assez conséquent. Toutes les menuiseries extérieures en bois ont été remplacées ainsi que les volets sur les sept étages. Les huisseries en aluminium du rez-de-chaussée ont été changées pour permettre l’installation du double-vitrage. Les brise-soleil de la façade ouest, plébiscités par les occupants, ont été conservés et restaurés. Les 1100 m² de toitures terrasses qui surplombent le rez-de-chaussée et le dernier étage ont été totalement rénovés en profitant de cette opération délicate pour remplacer les 3 cm d’isolant en liège de l’époque par 25 cm d’isolant aux performances largement améliorées. Enfin, le béton extérieur, victime par endroits des effets du temps et de la carbonatation, a été assaini avant de procéder au ravalement complet des façades. La touche finale sera apportée prochainement avec l’installation des arceaux à vélo, au pied du bâtiment.
Bénéfices d’ores et déjà perceptibles
« Le gain en confort thermique et phonique est considérable » indique avec enthousiasme Vincent Blanloeil, doyen de l’UFR de mathématique et d'informatique et chercheur au sein de l’Irma. « On sent réellement une nette différence, notamment par rapport aux bruits de la rue qui étaient très présents auparavant. »
Tout ne s’est cependant pas fait sans quelques difficultés, notamment en ce qui concerne le remplacement des fenêtres. La présence d’amiante dans les jointures de fenêtres a imposé des procédures de sécurité très strictes et encadrées afin de garantir la sécurité des ouvriers ainsi que celle des usagers du bâtiment : « Chaque fenêtre devait être déposée avec précaution et conditionnée selon une méthodologie bien précise. La pose des nouvelles fenêtres n’avait lieu qu’après des mesures de la qualité de l’air pour garantir qu’il ne restait pas de poussières résiduelles d’amiante. »
Assurer le fonctionnement des serveurs informatiques, au premier étage, pendant les travaux constituait un autre des « petits challenges » de ce chantier qui s’est étalé sur un peu plus d’une année, de fin 2018 à début 2020.
Planifier pour assurer la continuité des activités de recherche
Les nuisances engendrées par la rénovation ont cependant été évitées autant que possible : « Nous avons travaillé en bonne intelligence avec les agents de la Direction du patrimoine immobilier (DPI) pour planifier le chantier. Nous avons procédé par étape, à raison d’un mois et demi de travaux par étage. Pendant ce laps de temps, les collègues étaient relogés dans des bureaux que l’UFR de mathématique et d'informatique alloue habituellement aux chercheurs étrangers en résidence à Strasbourg. De ce fait, nous avons pu continuer nos activités de recherche » explique Vincent Blanloeil.
Après cette opération réussie, le long processus d’amélioration du bâti passera par une rénovation thermique du bâtiment de l’UFR.
Edern Appéré